
Les spirulines, cyanobactéries traditionnellement consommées depuis des siècles par certaines populations (Farrar, 1966), et de nos jours encore au Tchad sont l'objet d'une redécouverte depuis quelques années. Autrefois classées parmi les"algues bleues-vertes", elles ne sont pas à proprement parler des algues, même si par commodité on continue à les désigner comme telles. Elles croissent naturellement dans les eaux alcalines de certains lacs, en zones chaudes. D'une taille de l'ordre de 0.1 mm, elles se présentent généralement comme de minuscules filaments verts enroulés en spires plus ou moins serrées et nombreuses, suivant les souches. C'est d'abord l’impressionnante teneur en protéines des spirulines, ainsi que leur vitesse de croissance, dans des milieux totalement minéraux, qui ont attiré l'attention des chercheurs, comme des industriels. Au cours d'analyses plus approfondies, nombre de points particulièrement intéressants sur le plan nutritionnel sont apparus: composition protéique équilibrée, présence de lipides essentiels rares, de nombreux minéraux et vitamines. (Ciferri, 1983).
Tandis que l'intérêt suscité par d'autres micro-organismes s'estompe quelque peu devantdes problèmes comme leur digestibilité ou leur teneur en acides nucléiques, la spiruline semble actuellement l'une des meilleures solutions pour la production simple d'un complément alimentaire de haute qualité. Mentionnons aussi que les conditions extrêmes (salinité et pH) dans lesquelles la spiruline se développe assurent l'hygiène des des cultures, car bien peu d'autres micro-organismes sont capables desurvivre dans de telles conditions.

L’Arthrospira Platensis type « Paracas », que nous cultivons à Thoard, est vue au microscope sur la photo ci-dessus. Cette souche est originaire de Huacachina, au sud de Lima, dans une région désertique du littoral péruvien au bord du parc national de Paracas. Elle a été découverte et prélevée par Gilles Planchon et Rosario Fuentes en 1992 dans des réservoirs d’eau douce inondés par un raz de marée quelques années auparavant ; la mer étant à 200 mètres à peine, il est fort probable que la spiruline y ait été introduite par des oiseaux migrateurs. La zone est connue pour posséder une très forte population de flamants roses (connus pour esséminer la spiruline).